Le privilège exorbitant de la France
En dépit de sa position extérieure nette débitrice, la France perçoit plus de revenus d'investissement qu'elle n'en verse. Un « privilège exorbitant » longtemps réservé aux États-Unis.
Par Laurence Nayman, Vincent Vicard
Un pays endetté auprès du reste du monde, qui affiche une position extérieure nette négative, devrait en théorie payer des intérêts ou des dividendes nets aux détenteurs d’actifs nationaux (comme l'ont fait l’Espagne et le Royaume-Uni sur la dernière décennie) ; et inversement pour un pays créditeur (l'exemple de l’Allemagne). Mais la France, à l’instar des États-Unis, a une position extérieure nette négative avec des revenus d’investissements positifs (cadran en bas à droite du graphique) ; tandis que l’Italie, se trouve dans la situation inverse en 2024.
La configuration française, qui mérite la qualification de « privilège exorbitant » longtemps décernée au cas étatsunien, résulte de la structure de ses créances et de ses engagements : les premières, majoritairement issues d’investissements de multinationales françaises à l’étranger, sont mieux rémunérées que les derniers issus surtout de la détention de dette publique par les investisseurs étrangers. Une situation qui perdure en 2024, et contribue à l’équilibre du compte courant de la France malgré la récente hausse des taux d’intérêt.
La configuration française, qui mérite la qualification de « privilège exorbitant » longtemps décernée au cas étatsunien, résulte de la structure de ses créances et de ses engagements : les premières, majoritairement issues d’investissements de multinationales françaises à l’étranger, sont mieux rémunérées que les derniers issus surtout de la détention de dette publique par les investisseurs étrangers. Une situation qui perdure en 2024, et contribue à l’équilibre du compte courant de la France malgré la récente hausse des taux d’intérêt.
Pour aller plus loin, lire Dette publique et investissements directs : le privilège exorbitant de la France.

